Hier, j'avais soulevé l'idée d'arriver au Festival Interceltique en Punk. Pour deux raisons : créer la surprise, abattre un dernier cliché.
Notre équipage étant moins nombreux, j'ai contacté Alain en renfort. Et ensemble, nous sommes arrivés dans les rues de Lorient. Il aurait été passionnant de "filmer" la scène, la gêne occasionnée, les sourires timides, parfois inquiets. Qui étions-nous et que pouvaient faire des punks en roulotte avançant vers un espace littéraire !
L'habit "fait" le moine...
Voici notre dernier événement dans le Morbihan après plus de 115 jours de marche, de voyage, de rencontres... La journée fut riche tant humainement qu'à travers les trésors dévoilés par notre roulotte. Par une histoire qui se raconte à mesure que les micros se tendent vers moi, mais alors, j'avais troqué mon jean pour une robe et les visages se sont transformés : sourires, éclats dans les yeux.
La présence des "Dimoizelles" a réussi à abattre cette fragile frontière et à créer une atmosphère de fête... une fragile frontière que l'ignorance et la peur parviennent à tenir à l'écart deux personnes, deux groupes que tout - pourtant - rapprochent. Mais ? que doivent ressentir les exclus, les mal logés, les sans abris ? Tous ceux et celles que le regard exclue et rejette ? c'est la question que nous pourrions nous poser.
J'avais l'intention de me changer en cours d'après-midi mais... la transformation semble périlleuse pour moi compte tenu du crépage des cheveux et des épaisseurs de couleurs (rouge, vert, jaune) ajoutées pendant deux jours. Mais le spectacle va bientôt commencer... je fonce à la capitainerie, et 30 minutes plus tard, quelques touffes de cheveux en moins, je rejoins la roulotte et l'équipe présente. Sylvie Catalogna et Armelle (qui nous prête tous les costumes) m'ont accompagnée pour des lectures de lettres. Leur présence à mes côtés fut un moment rare, et riche sur le Tour... Les lettres continuent de voyager, de faire se découvrir les palettes de notre Bretagne à travers les mots et les regards des habitants. Les rivières tranquilles coulent et ressourcent le public.