jeudi 6 août 2009

Une parenthèse fragile et précieuse...

Abbaye de Saint-Maurice.
J'allais bientôt m'endormir, il devait être une heure du matin lorsque j'entends le souffle irrégulier de Quidam... un bruit sourd et gros, le signalement que le cheval est allongé...
J'écarte le rideau et l'aperçois couché près de la roulotte sous une pleine lune et proche du tilleul.

J'ai failli saisir mon appareil photo avant de quitter mon lit... mais non. Il est des moments qui se vivent sans fard et sans objectif... et, pieds nus, jambes à moitié nues, je suis sortie à l'extérieur.

Quidam était allongé de tout son long ; je l'ai informé que j'arrivais pour qu'il ne bouge pas et, à mon tour, je me suis allongée tout contre lui. Dans ce plein silence rompu par un ronflement, ma tête s'est posée sur son visage, le corps lové contre son cou et la puissance de son buste. La nuit jouait une symphonie, tout en Quidam résonnait, le battement de son coeur, ce ronflement que je connais à force de l'écouter... mais, l'oreiller devenait inconfortable par son importance et, comme une femme enlace de ses bras l'homme qu'elle aime avant de s'endormir et l'enfant sa peluche, mes bras sont venus entourer Quidam et mon visage se coller au sien... Nos yeux se sont fermés sous un ciel de pleine lune, dans les jardins de l'abbaye de Saint-Maurice...
Au petit matin, il rêvait de parcourir les allées de l'abbaye, en toute liberté... et le rêve devint réalité...