mardi 21 juillet 2009

Saint-Cado - un cadeau tombé du ciel

Il s'appelle Claude et son âge importe peu...
Il était là dans la salle des mariages de la mairie de Belz, naviguant entre les invités lors du pot d'honneur offert en la présence de la roulotte, et il souhaitait me saluer... ou plutôt saluer le "Sabot et la Plume".
Son visage, bien que marqué par quelques petites creuvasses, respirait la joie et la vie... Il m'a demandé de dédicacer l'affiche du voyage et s'inquiétait de connaître mon itinéraire... jusqu'à Quimper, au jour le jour, et peut-être à chaque pas de Quidam.
A la mairie, les discours se succédant, je le laissais tout à sa joie...
La journée d'animations se déroulait jusqu'au fest-noz, et vint le moment de tout "démonter" et ramasser : stands, barrières...
La roulotte stationnait devant la mairie et allait y passer une douce nuit. Tous, surpris, m'interrogeiant : vous allez dormir là ? Avez-vous peur ?
- Pas de panique... ça ira, je réponds.
Et dans la nuit, surgit de nulle part, le papi...
- Non, non, elle ne va pas rester seule, je vais mettre mon camion devant sa roulotte, confie-t-il en roulant les airs.
Deux minutes plus tard, un mobil-home venait se poser devant moi...

Mais... l'affaire n'en restait pas là.
Aux aurores et après avoir promené Quidam dans la ville, le papi me rejoignait :
- Bon... quand est-ce qu'on part ?
"On" ???
Je pensais avoir mal compris... mais non... il avait bien décidé de prendre le départ pour nous suivre au jour le jour et au pas de Quidam. Stupeur générale !

Je laissais le temps s'écouler pour tenter de comprendre sa démarche, son but...
En fin de journée et une fois la roulotte arrivée au camping de Saint-Cado, il ne s'agissait plus d'un convoi exceptionnel, mais de 2 convois !
Le papi dépliait la table, sortait les assiettes, les verres... Mélanie (qui remplace Némo) et moi-même, nous nous regardions désarçonnées.
- Mais ? Vous faites TOUT le voyage avec nous ?
- Ah oui !

Le voyage est particulièrement éprouvant au quotidien, dans son rythme, le nombre d'animations à mener et ma recherche permanente de dégager quelques heures pour travailler avec les équipes locales et toutes les étapes à venir. Enfin, quand un soupçon de repos pointe son nez c'est pour refaire mes énergies auprès de Quidam, dans le plein silence...
Perturber ce rythme à un mois de l'arrivée et après 3 mois de voyage me semblait suicidaire. Mais une petite voix intérieure me disait de laisser aller... d'entendre ce qu'il avait à dire...

Et hier, la réponse me parvenait : Claude souhaite veiller sur cette roulotte et pouvoir répondre à toute action, toute tache, tout travail qui me serait utile et pourrait m'épargner. Par exemple, coller des affiches, faire mes courses, me faire à manger, remplir les sauts d'eau si Quidam en manque... poster les lettres... j'en passe et des meilleures !

Mieux... il cultive un jardin et apporte à la roulotte le fruit de ses efforts : haricots, tomates, fruits...

Tout cela ressemble à un scénario et me rappelle un film de David Lynch qui me fut offert avant le départ de la roulotte : "Une histoire vraie"...
J'ai demandé à Claude de respecter mon travail, je lui ai présenté la cadence de ce voyage et mon besoin de me "retirer" parfois du bruit ; et d'un commun accord, nous poursuivons ensemble le voyage jusqu'au 18 août !